Désirant lutter contre les risques d'un développement chaotique, et bien structuré autour de la voirie, jouant de la dialectique de l'axe de passage et des secteurs plus réservés, bien que la route en question aboutisse à la forêt en impasse, le projet a cependant le mérite de proposer, perpendiculairement et de chaque côté de l'axe, une structure régulière en bandes, classique, évoquant manifestement un plan parcellaire agraire, ménageant tout un jeu local entre distances et proximités, espaces publics et espaces privés, le tout dans une continuité intéressante à l'échelle des grandes structures du territoire que sont le fleuve et la forêt.

Ce projet cherche surtout à ordonner ce site inquiet en travaillant autour du vide de l'Europaplatz par l'adjonction d'un simple volume bâti regroupant toutes les fonctions. La solution adoptée, qui concentre le bâti d'un seul côté du terrain, permet de créer ainsi une véritable place publique. La totalité de la façade donnant sur les voies ferrées est constituée d'une
structure antibruit qui crée un espace de distribution très sculpté,
laissant pénétrer la lumière. Sous la toiture composée d'un jardin d'hiver, les différents éléments du programme s'organisent le long de la place publique,
la façade donnant sur cet espace étant traitée de manière unitaire. Toutefois, la formalisation de la facade antibruit, le traitement de l'espace public (illustré de manière relativement schématique) devront être traités avec soin, dès lors qu'ils représentent des conditions essentielles pour la réussite du projet.

Bien que l'aménagement du projet manque de réflexion d'ensemble (l'espace entre les bâtiments est lui-même abandonné), la démarche s'avère intéressante. D'une part, l'auteur restitue le périmètre du concours dans son paysage naturel et propose un <pont vert> entre les deux versants du vallon. On peut s'étonner cependant que cet apport de verdure soit traité de manière aussi artificielle.
D'autre part, il propose une alternative intéressante au programme: motel en lieu et place des logements; équipements sportifs plutôt que des
activités commerciales et administratives.

Le projet consiste essentiellement en une intervention paysagée. Des <bandes dessinées> de diverses essences d'arbres cassent la longitudinalité du site et rythment l'esplanade. L'accès se fait par des axes transversaux, et l'ensemble est parsemé de zones ou bâtiments de loisirs (piscine, solarium, etc.). Des passages, ruelles, escaliers (selon la hauteur de la route à leur endroit) permettent de traverser le parc et relient les deux zones d'habitation actuellement séparées. Certains axes se prolongent à l'extérieur du site dans Bienne pour relier le parc jusqu'à la rivière. L'espace du rez-de-chaussée est occupé par des commerces et des places de parking.

Cette proposition s'inscrit dans une stratégie à l'échelle de la Suisse entière. La Suisse est trouée de tunnels qui permettent de franchir ses montagnes, lacs, glaciers. L'auteur propose d'exploiter ces espaces perdus en venant y greffer des programmes divers, grandes surfaces, immeubles, etc. D'un côté, le projet est inachevé et simpliste: en faisant de l'autoroute le centre du projet, la surface est délaissée. D'un autre côté, la suggestion de transformer un immeuble existant en < loft-motel >, qui ouvrira à l'occasion de l'exposition de 2001, témoigne d'une attitude critique envers le programme proposé. L'image est forte, c'est un projet qui fait apparaître le côte surréel du site.

Se basant sur un concept de filtre, les auteurs du projet utilisent l'infrastructure existante (plate-forme ferroviaire) et proposent un urbanisme différencié, en réponse aux quartiers avoisinants, s'appuyant sur une structuration de l'espace ouvert. Un projet de plantation vient renforcer la végétation existante, produisant une densification du végétal sur la composition générale du lieu. Des implantations bâties longiformes, parallèles à la voie ferrée, occupent les points stratégiques du site, par exemple le soutènement. Les continuités visuelles et les parcours sont garantis depuis la plate-forme vers le quartier alentour. La priorité est accordée aux espaces d'intérêt public, c'est elle qui donne la mesure du choix de la densité constructive sur le site. Le nouveau quartier présente un espace urbain très ouvert, où une parité s'établit entre espace public et privé. Les auteurs ont montré une grande sensibilité par rapport au site et donné une belle illustration d'un projet de développement.

Ce projet démolit le socle de la plate-forme ferroviaire et modèle un terrain en déclivité régulière. Une série de petits immeubles de logement à 4 niveaux s'implantent perpendiculairement sur la limite du plateau, construisant une couture entre le haut et le bas du quartier (métaphore de la fermeture éclair), assurant un effet d'intégration qui a séduit. Un espace de liaison piétonnière majeur relie le quartier d'habitation existant en limite du site, traverse le nouveau développement, aboutissant à la gare et sur le parvis urbain où l'on trouve le nouveau transport collectif. Le traitement de cet espace est inachevé, limité à des indications schématiques.

Cette proposition se démarque des autres projets par une structuration plus collective du bâti et des espaces libres. Le plan masse s'organise de manière rigoureuse et inventive. Les logements sont disposés en barres selon un axe nord-sud. Une hiérarchie claire est établie entre les axes routiers est-ouest et les axes piétonniers secondaires nord-sud. La bande de verdure reliant la parcelle Hero à la gare est parsemée de jardins potagers, au milieu de petits jardins publics. L'alternance du dispositif bâti, soit en quinconce le long des axes piétonniers, soit disposé dos à dos, offre l'opportunité de former des cours semi-publiques. Les propositions relatives aux parcours internes ou inter-quartier et aux espaces verts sont soignées et diversifiées. L'opération peut être réalisée par étapes. En revanche, le traitement en quinconce des masses bâties mériterait quelques améliorations; en effet, la proposition actuelle génère une densification inutile et nuit à la qualité des logements.

L'équipe du projet a dilaté le périmètre de réflexion et proposé de constituer une sorte de vaste îlot giratoire pour les circulations. Cette structure permet alors de redéfinir assez radicalement les liens entre les différents secteurs et d'opérer, à l'aide de constructions supplémentaires, une sorte de couture urbaine. Cette démarche a le mérite de ne pas hésiter à s'interroger sur la pertinence du périmètre ainsi que sur les solutions circulatoires proposées par les spécialistes du trafic. Elle a pris la mesure de la complexité et propose, en quelque sorte, une stratégie urbanistique, en laissant ouvert les choix architecturaux concrets.

L'implantation des immeubles dans le site délimite trois places : l'une du côté de la Baarerstrasse, par laquelle se fait l'accès à la parcelle. Les deux autres, placées côté voie ferrée ou en direction de Baar, suggèrent des relations avec le contexte. Des passages au rez-de-chaussée permettent des liaisons d'une cour à l'autre. Les tours ont l'avantage de se démarquer de la situation urbaine environnante et offrent aux logements de bonnes conditions d'habitabilité ainsi que des dégagements sur le paysage. Au niveau de sa faisabilité, il peut être clairement réalisé par étapes.

Le projet se distingue par un assemblage plausible d'éléments issus de la boîte morphologique que l'on a connue depuis l'après-guerre jusqu'à aujourd'hui. Des fragments qui, en soi, fonctionnent bien, sont disposés et fondus ensemble de manière quelque peu arbitraire et avec un enthousiasme exubérant. Les plans montrent un amalgame urbain témoignant d'un processus qui pourrait conduire, d'ici quelques années, à un résultat différencié et intéressant d'un point de vue typologique. Mais ce qui est stimulant dans ce projet, c'est la représentation de potentiels urbains pouvant être inhérents à cet endroit. Les propositions de relation avec les surfaces libres recèlent un grand potentiel au niveau de l'aménagement. Ce projet constitue un début très prometteur dans un processus qui doit garantir, sous forme d'un plan d'aménagement, que cette superficie à l'entrée de la ville devienne une partie intégrante attractive du quartier et de la ville.

Le projet se distingue par un rapprochement aussi mystérieux que fascinant de la situation rencontrée. D'un seul geste, avec l'introduction d'un volume ressemblant à une rampe, qui intègre les bâtiments existants dans la séquence de l'espace en les encerclant et les différenciant, une métamorphose complète du lieu est suggérée. Les auteurs du projets laissent de nombreuses choses dans leurs carnets de croquis et se limitent à une ébauche de scénario pour développer un quartier de ville pouvant se targuer d'un passé spécifique et dont les vestiges sont pour ainsi dire coulés dans une nouvelle idée.