Point de vue de l'équipe : pour le réaménagement du site d'Andritz, à Kriens, nous proposons de préserver et de renforcer l’identité du lieu en tant que site de production. La rationalité des processus de production industrielle donne forme à l'ordre spatial avec ses nouveaux programmes : un aménagement fonctionnel, mais très perméable, établit un cadre ouvert pour l'interaction.
Le rez-de-chaussée héberge une variété d'ateliers, d'espaces d'exposition et d'événements, encourageant les entreprises de fabrication à utiliser une infrastructure partagée et à bénéficier d'une exposition publique. Aux étages supérieurs, des appartements présentent divers degrés de collectivité, d'auto-organisation et de simultanéité de vie et de travail. Comme le projet s'appuie sur le plan existant, il offre également une certaine souplesse en termes de phasage et d'articulation architecturale.

Point de vue du jury : les différentes hauteurs des bâtiments créent une ligne d'horizon vivante qui s'intègre dans l'environnement. La visualisation présente le maillage d'espaces industriels historiques et d'espaces de vie contemporains avec de nouveaux bâtiments densifiés. En adoptant le plan existant, la proposition présente une grande flexibilité par rapport au développement progressif. La densification complète, sans être arrogante ou autiste par rapport à l'environnement, ne laisse pas d'espaces extérieurs inutilisés. Certains des espaces ouverts sont exposés, ce qui crée une grande flexibilité de développement. Bien que la densité créée soit forte, des espaces sensibles sont également laissés pour la présentation publique de la production.

Point de vue de l'équipe : comment offrir à Kriens une enclave industrielle, fondatrice de l'ère moderne de la ville ? En définissant les conditions d'un processus de reconquête urbaine apte à transformer l'îlot industriel privé explosé existant en un quartier vivant. L'objectif est d'introduire une diversité programmatique comme potentiel de régénération en la structurant autour d'espaces publics, qui n'étaient pas présents dans la zone industrielle.

L'utilisation du sol et de son histoire archéologique est un point d'ancrage. Le lieu doit être justement soumis à ce concept, ce qui explique que le projet utilise d'anciennes voies pour la création de divisions parcellaires au sein de l'Andritz actuel. Un cadre identitaire particulier apparaît. Il préfigure de nouveaux contours pour le cadastre, où de nouveaux propriétaires et de nouvelles activités productives pourront prendre place. Le développement des gabarits reste ouvert, mais réglementé. Nous pensons que ce système d'intégration des projets est durable.

Point de vue du jury : à travers l'architecture et l'affectation des programmes, le projet permet de multiples possibilités. La disposition des places et des volumes ainsi que leur développement restent ouverts. Le concept propose une première implantation pour fixer le cadre du développement futur des espaces vides et construits. Les cartes des 32 zones d'analyse incluent l'être humain et montrent des approches pertinentes par rapport aux aspects de la cohabitation liés à l'identité et à la construction de la communauté. La conception évolue entre abstraction et vision. L'analyse théorique montre une recherche de principes de développement.