Une accumulation d’immeubles ne forme pas une ville. Chaque immeuble est une pièce du puzzle a sa place dans le plan directeur. Ensemble, ils créent une image.” Dans un projet urbain, les immeubles des parcelles ne sont pas dessinés par un seul architecte car chaque parcelle est assignée à plusieurs architectes. Dans la proposition, la taille, la place et le lieu de la parcelle correspondent à la fonction déterminée. La forme de la parcelle est définie et à l’intérieur de celle-ci plusieurs formes et histoires peuvent être imaginées. Les maisons et façades sont construites en bois, matériau renouvelable qui retient le carbone. Les toits sont recouverts de plantes et de panneaux solaires. Les intérieurs sont pourvus de jardin d’hiver ou de zone bioclimatique. Un jardin organique commun tient aussi un rôle social primordial

La stratégie adoptée est une relecture des potentialités, une mise en valeur et non un bouleversement profond des équilibres existants. La clef du renou­vellement urbain est de trouver des réponses spécifiques à chaque cas et non de défendre une posture générique sur la ville. Cette prise de position se traduit par une recherche d’un impact minimal d’un point de vue programmatique comme d’un point de vue architectural. Le paysage naturel constitue un élément moteur du projet, tant pour son organisation qui profite des dénivellations que pour dégager des lumières et des vues. Le rocher comme colonne vertébrale du projet concentre les accès piétons et automobiles et la moitié des logements. Il épouse le relief naturel. Les plots balisent le site et offrent diverses manières d’habiter, du plus collectif au plus individuel. Le parking bénéficie des qualités de vues et de lumières.

Ce site, à première vue simple, dispose pourtant d’une zone difficile pour l’habitat et la mobilité. Le projet propose une « bande d’ajustement » ayant un impact minimal sur la colline, qui se déploie librement et qui est légèrement modifiée par la présence du bâtiment. Le nouveau bâtiment, dessiné comme une extension du quartier de l’Esplanade, met en valeur la colline et évite le percement de rues. La définition précise de l’espace, face à la forêt vers l’est, contribue à définir la morphologie générale de la ville. Le projet réintroduit la nature au quotidien tout en réduisant le recours à l’aménagement paysager. La nature et le nouveau paysage de toits interagissent de manière plus informelle et individuelle. La nouvelle annexe se distingue comme point de repère sans compromettre la capacité du site à exprimer sa propre identité.

Les principaux objectifs de ce projet sont d’atteindre une densité attractive et une centralité urbaine. Ils ont été étudiés à travers la genèse d’un système d’architectures communicantes qui « se répandent » dans le paysage environnant. Un réseau de connexions, comme la transposition de chemins historiques dans une texture plus dense, devient un maillage de flux qui génère un système d’espaces publics partagés entre les résidences. Tout comme les « synapses » qui relient différentes parties d’un système entre elles, l’architecture génère un motif urbain ininterrompu qui est une succession d’environnements multifonctionnels et de cellules « urbaines » : de nouvelles étapes sociales. La multiplicité, l’agrégation et la flexibilité typologique génèrent une mixité sociale nécessaire à un nouveau lieu de vie que cet espace cherche à devenir.

Le moyen le plus rapide de définir un espace privé est de construire une frontière ; en fonction de son degré de matérialisation, la distinction entre public et privé est plus ou moins claire. Les bâtiments sont construits sur le modèle d’une cour intérieure, pourtant le dénivelé préserve l’intimité, la marque de ce modèle, et en même temps modifie ses caractéristiques spatiales. L’objectif n’est de présenter ni un projet ni un plan mais une série de processus créés par les principes fondamentaux de la vie urbaine en collectivité. Une maison, un parc, une ville. De la frontière au seuil de la porte, ces éléments re-combinés permettent de distinguer différentes sortes d’environnements, et surtout, de faire en sortie qu’ils restent simples et communs à tous. Dedans/dehors devient ici/là.

Du fait de sa situation entre lac et montagne, la ville de Neuchâtel étend son territoire, entre le XVIIIème et le milieu du XXème siècle, par des remblais successifs sur l’eau. C’est ainsi que s’est formé, entre autre, dans les années soixante, le site des Jeunes-Rives. Territoire délaissé depuis l’exposition nationale, ce lieu cherche une nouvelle identité.
Sobrement, le projet tente de régénérer le lieu vacant par la création d’un anneau révélateur d’un espace végétal. Sorte de membrane élastique et imaginaire, cette boucle ferme symboliquement le parc et le protège. Trois autres interventions dans la ville complètent cette stratégie en tissant des continuités urbaines nécessaires à la revitalisation du site. La proposition dynamise le lieu et ouvre, plus globalement, la question de la définition et de l’appropriation des berges du lac.

Le projet propose de régénérer l’ancienne rive du quai « Léopold-Robert ». L’élément linéaire, comme une nouvelle interprétation de la promenade, devient un trait caractéristique du site. La disposition des arbres crée un lien entre le lac et la ville. Les espaces libres entre les arbres peuvent être adaptés en fonction des besoins ponctuels et aident à définir l’échelle du parc.
Les nouveaux bâtiments de l’université sont une continuité du campus et s’ouvrent sur le parc. Le bâtiment multi-fonctionnel sur le port se distingue par son toit accessible – comme un étage supplémentaire. Avec sa structure portante en filigrane, le bâtiment peut également être vu comme une ré-interprétation de la disposition des arbres qui l’entourent.
Le complexe polyvalent, la promenade de la rive et le motif formé par les arbres donnent aux « Jeunes Rives » un tout nouvel aspect.

Suite au concours, la ville de Nyon a missionné l’équipe lauréate pour développer leur projet et proposer un programme et des types d’affectations pour le futur Eco-quartier de Mangette. Dès 2011, un comité de pilotage se met en place afin d’élaborer un projet ensemble et d’arrêter une image du futur quartier qui synthétise les différentes études thématiques développées jusqu’à maintenant. En avril 2012, l’image du futur quartier est définie. La municipalité valide cette programmation qui permet de poursuivre le processus avec l’étude de faisabilité financière. La municipalité mandate pour cela le bureau IConsulting, sur la base du plan de quartier élaboré par l’équipe Europan. Durant cette phase d’étude financière, peu de contacts ont été pris avec l’équipe ; les échanges se faisant entre le bureau d’étude et la municipalité. Au printemps 2013, le bureau IConsulting présente le rapport de faisabilité économique dans lequel l’ensemble des affectations prévues par l’équipe ait été maintenu par la municipalité. L’étude financière est alors prolongée pour déterminer le pourcentage de logements en accès libre par rapport aux logements sociaux. A l’heure actuelle (printemps 2015), la municipalité doit valider l’étude financière du programme et confirmer les choix d’affectations qui permettront d’approfondir les études environnementales, de lancer l’analyse des bâtiments et la démarche d’accompagnement. Mais la municipalité a d’ores et déjà confirmé que le site de la gare fera partie des projets prioritaires pour une réalisation entre 2015 et 2020.
Le projet a pour but de proposer un quartier densifié avec un caractère de centre, d’assumer les tracés et bâtiments existants, supports d’une identité locale, pour créer un dispositif public fort et fonctionnel, qui pourrait supporter tout scenarios de densification résidentielle sans être compromis.

Le site des Plantaz offre des conditions parfaites pour essayer des nouvelles formes d’interaction entre la nature et la ville. L’existence de trois écosystèmes de végétation spontanée est une opportunité pour améliorer l’environnement naturel et encourager le développement durable urbain. Le besoin de renforcer l’habitat et faire progresser la vie sociale est un autre type de défi : produire un nouvel environnement urbain.

La dynamique écologique de ces trois écosystèmes fournit le contexte de l’urbanisation : la propagation spontanée de plantes pionnières est considérée comme le premier outil « urbanisant ». La qualité augmente avec le degré de biodiversité and la richesse écologique. Des nouvelles maisons et activités collectives sont créées : de nouvelles voies sont tracées pour les relier à travers la verdure en développement.